Je suis arrivée en Mauricie-Centre-du-Québec à l’automne 2010, au même moment où la mobilisation citoyenne contre l’implantation de l’industrie des gaz de schiste s’organisait. C’est au Centre-du-Québec que l’on trouve le plus grand nombre de puits d’exploration dans la province, une vingtaine au total, qui sont situés pour la plupart dans la MRC de Bécancour. Rapidement, les citoyens et les écologistes se sont unis contre les gazières déjà installées sur leurs terres, dont Talisaman Energy et Junex. Ils ont demandé un moratoire.
Cette opposition à l’industrie des énergies fossiles s’est bien sûr manifestée sur le terrain, mais également sur les réseaux sociaux. Il y a même la communauté artistique qui s’est fait entendre haut et fort en publiant notamment le vidéo Gaz de schiste : Wo! sur Youtube, qui a été visionné et commenté par plus de 540 000 internautes.
Cette opposition à l’industrie des énergies fossiles s’est bien sûr manifestée sur le terrain, mais également sur les réseaux sociaux. Il y a même la communauté artistique qui s’est fait entendre haut et fort en publiant notamment le vidéo Gaz de schiste : Wo! sur Youtube, qui a été visionné et commenté par plus de 540 000 internautes.
Le puits numéro 2 de Junex, situé à quelques mètres de résidences à Saint-Grégoire, a souvent fait les manchettes. Au printemps 2011, une citoyenne m’a appelée pour venir constater que des bulles de gaz s’échappaient du puits. À titre de reporter, je me suis rendue sur place avec un caméraman. Nous avons réalisé puis diffusé le reportage. Dès le lendemain la compagnie, Junex avait en quelques sortes barricadé le puits. Est-ce que le reportage avait réellement dérangé la gazière, où, comme l’avait prétendu Junex, c’était réellement pour permettre à ses employés de faire des travaux d’entretien du puits? Chose certaine, l’histoire a soulevé pas mal de questions, tant de la part des opposants que du côté des «voisins» du puits. Si bien que quelques mois plus tard, en juin 2011, l’endroit a été visité par un autre groupe de militants qui avait entrepris La marche d’une génération pour un moratoire. Munis de caméras ces citoyens anti gaz des schiste se sont arrêtés sur le site du fameux puits. Ils ont à leur tour filmé la fuite de gaz, enregistré des témoignages de citoyens inquiets et finalement, il finalement ont diffusé leur matériel sur Youtube. Voici un de ces vidéos, où l’auteur qui porte le pseudonyme SebRioux, a ajouté un court texte à sa présentation, «Seriez-vous prêt à boire de cette eau? (…) Nous voyons cette fuite parce qu'il a de l'eau. Cette eau remonte directement de la nappe phréatique qui est de surface. Imaginez une fois fracturée, mais nous travaillons à ce que cela n'arrive jamais.» Des centaines d’internautes ont visionné ce vidéo et l’on aussi commenté.
Quels a été l'impact réel des actions citoyennes en ligne des militants contre l'industrie des gaz de schiste? Difficile à mesurer! Mais quoi qu'il en soit, la pression citoyenne a forcé l'ancien gouvernement libéral à ralentir et à approfondir ses connaissances sur les procédés d'exploration et d'exploitation de ce gaz avant de donner ou non le feu vert aux gazières comme Talisman Energy et Junex. Présentement, les opérations sont au point mort. Québec a commandé une étude environnementale stratégique et doit remettre son rapport à la fin de novembre 2013. Et, Talisman Energy a annoncé, il y a quelques semaines, qu'elle cessait d'investir au Québec... pour l'instant.
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Dubuc, André. 2012. Talisman perd espoir au Québec. En ligne. URL: http://affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-ressources/201210/30/01-4588540-talisman-perd-espoir-au-quebec.php. Consulté le 16 octobre.
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